Patrimoine
Origines
Le nom de Béquerel se trouve associé à des endroits rocailleurs Bécherel, la roche Bécherelle... Mais selon le celtisant Job Jaffré, “beg er herl” veut dire la vierge au bout de la grève. Cette version est contestée par le chanoine Danigo qui note la présence d'un moulin (à eau, à marée, à vent) à proximité des lieux dits “Béquerel” ??? Malgré les recherches entreprises depuis 1950 aux archives départementales du Morbihan, il n'a pu jusqu'ici être retrouvé trace de la construction par étapes de la chapelle, ni même de sa desserte autre qu'occasionnelle par les recteurs de Plougoumelen avant la Révolution. Voici cependant quelques informations connues. La chapelle trouve son emplacement d'origine sur une source située sous l'autel actuel à environ un mètre de profondeur. C'était probablement un lieu de culte antique, qui prêtait à l'eau des vertus curatives pour les maux de bouche.
Architecture
La Chapelle est classée à l'inventaire des monuments historiques par arrêté du 30 juin 1925.
La chapelle fut reconstruite au XVIe siècle. Il semble qu'au XVIIe siècle, on ait prolongé la nef vers l'Ouest en rehaussant le sol d'un mètre pour masquer la fontaine sous l'autel et pour daller l'église. Cette nef fut alors bâtie dans le style Renaissance. Puis le bassin Est a été édifié, dallant la zone entre la source et le bassin, un lieu de purification pour les pèlerins qui se reposaient sur la paille dans la chapelle qu'ils nettoyaient à leur départ. Le portail Ouest a été restauré au XIXe.
A noter également les sablières qui selon la thèse de Sophie Duhem, éditée aux presses universitaires de Rennes Art Société, préfacée par Alain Croix seraient attribuées à un artisan de Theix Jean Nicollazic et dateraient d'environ 1536 à 1560. Ces sablières représenteraient un singe jouant de la bombarde, un porc se vautrant, un sanglier joueur de cornemuse, un chasseur sortant de sa coquille, un grotesque tirant à l'arc, un personnage dans une posture indécente ...
Le chevet Est à la grande verrière de la fin du XIVe est très intéressant par ses 6 croix tréflées rares en Bretagne
La source coule vers le bassin du chevet qui est surmonté d'une ogive qui peut être du XIVe siècle ou début du XVe.
Mobilier
Les deux navires de procession (classés parmi les monuments historiques en 1981) représentent des vaisseaux de premier rang de ligne de l'époque Restauration, derniers exemplaires de la marine militaire à voiles. Ces bateaux ont été réalisés en 1898 par un ancien marin du Bono, Mr Marc Le Blévec (1859 - 1935). Restaurés en 1997-1998 par Jean Burieu, restaurateur de maquettes à Artigues, ils ont été jugés exceptionnellement exacts dans leurs proportions, coques et gréements, cannoneries et accessoires.
Traditions
L'eau de la source était réputée pour les maux (et les mots) de bouche, de dents, et même pour les extinctions de voix frappant les femmes bavardes et calomniatrices de Plougoumelen disant du mal du recteur. Ce dernier leur donnait comme pénitence le nettoyage de la chapelle ! Ce service est actuellement effectué par des dames bénévoles de l'association de protection de la chapelle sans l'intervention du curé ! Un singe sculpté masquant sa “bouche avec une patte nous rappelle cette réputation.